Jessica Blum

Mon parcours, sur la voie qui danse

J'ai depuis toujours été passionnée par les arts et pratiques corporelles. C'est à l'aube de mes vingt ans que je me suis plongé dans l'univers des arts du cirque, m'attachant tout particulièrement aux envolées du tissu aérien et aux subtilités du funambulisme sur fil dur, en découvrant en parallèle le clown et le masque neutre. Une certaine théâtralisation omniprésente dans ces disciplines a nourri ma passion pour le corps poétique, terme emprunté à Jacque Lecocq dont j'apprécie particulièrement la sensibilité. Pendant quelques années, j'ai également exploré l'accro yoga, tout en me laissant porter par la danse contact, les approches contemporaines et, à l'occasion, quelques stages de butoh.

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En 2013, lors d'un voyage en Asie, une révélation s'est imposée à moi : tout ce que je cherchais était déjà là. Je suis alors rentré en Belgique, déterminée à me consacrer pleinement à ma passion, la danse. J'ai intégré l'école internationale Danza Duende, où j'ai pratiqué avec ferveur aux côtés de Yumma Mudra, danseuse franco-hongroise, soliste à 12 ans des Ballets russes Irina Grjebina, et de Raji Chorésophe, créateur de la Chorésophie. J'ai ainsi consacré 10h à 15h heures de cours par semaine à cet enseignement, complétées par de nombreux stages et retraites intensives de cinq à sept jours, de très nombreuses fois par an. Les entraînements, bien que rigoureux, étaient toujours empreints de joie et d'allégresse.

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En 2016, j'ai atteint le sixième niveau au sein de Danza Duende, et devient professeure certifiée. Entre 2017 et 2019, j'ai également eu l'opportunité de participer à l'université de Chorésophie, études intensives réparties sur trois ans. Parallèlement, j'ai suivi de nombreux cours et stages avec des professeurs éminents du réseau Danza Duende, principalement Carolina Fonseca, ainsi que Monica Roncon, Alessandra Centonze et Victoria Ivanova. Ma formation s'est enrichie des approches du Gypsy Duende et de l'Oriental Duende, embrassant les influences kalbelias, turques, balkaniques, russes et flamencas, ainsi que des éléments des des danses orientales et une certaine pratique martiale par le travail du bâton.

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Entre 2015 et 2017, j'ai approfondi ma connaissance de la danse cambodgienne (danse khmère) avec Kunthea Ken, suivie de cours de Bharatanatyam (danse classique indienne), avec Lucia Anjali. Bien que cette danse me fascine, son extrême codification et la distance culturelle, couplées à un corps peu adapté à certains mouvements, ont exacerbé mon perfectionnisme. J'ai donc choisi d'emprunter un chemin différent, celui du flamenco, une danse plus spontanée et sauvage, tout en restant profondément ancrée dans la terre et le rythme, me permettant ainsi d'exprimer un feu intérieur jusqu'alors inexprimé.

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En 2019, la pandémie a mis un frein à mes aspirations. De nombreux professeurs ont quitté la Belgique, et le noyau dur qui fut intense à Bruxelles durant plusieurs années s'est dispersé. J'ai alors navigué entre solitaire et solidaire, avant de retrouver un chemin plus solitaire. En 2021, j'ai découvert la danse persane durant le confinement, ce qui m'a permis de faire des liens avec la musique, la littérature et poésie persane et de nombreux auteurs dont je me passionnais déjà depuis plusieurs années. En 2022, j'ai renoué avec la danse orientale, que j'avais quelque peu explorée par le passé. Ses courbes, sa volupté, son rythme, ont permis l'ouverture du cœur depuis le feu de mon ventre, ancré dans la terre. Depuis lors, j'étudie intensivement cette danse tout en revisitant les répertoires tziganes et diverses danses classiques du Moyen Orient, cherchant à percer la sagesse des rythmes à travers les cultures.

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La danse a cette capacité unique d'ouvrir le cœur à la bonté si elle est pratiquée dans un certain état d'esprit. Le rythme transcende les obstacles, tandis que le cœur s'abandonne à la musicalité.

Je poursuis toujours avec passion les enseignements de l'école Danza Duende, participant à de nombreux stages et master classes tout au long de l'année, tout en contribuant à son développement en France par le biais de cours et d'ateliers réguliers, ainsi qu'en invitant régulièrement de talentueuses artistes à partager leur passion et leur expertise.

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En 2014, j'ai également pris refuse dans la voie du bouddhisme tibétain, et j'ai rejoint en 2016 une communauté bouddhiste où j'ai vécu pendant 4 ans, tout en poursuivant mes formations de danse. J'expérimente que ma pratique quotidienne de la méditation et mes différentes retraites nourrissent mon approche poétique du corps et facilite une certaine conscience corporelle, permettant plus de fluidité et de sensorialité, rendant la gestuelle profondément habitée. La recherche de l'essence de la danse, ou de la "non forme" à travers la forme, ainsi que la conscience de l'espace, font parties de mes recherches personnelles, même si je n'en parle pas forcément, préférant le vivre plutôt que l'intellectualiser.

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Depuis de nombreuses années, j'étudie également la poésie persane et arabo-andalouse en autodidacte, nourrissant mes inspirations artistiques à travers la danse par l'œuvre de nombreux poètes et poétesses. J'affectionne particulièrement Ibn Arabi, dont l'essence mystique sufi rejoint fortement ma lignée tibétaine.

Parallèlement, j'exerce le métier d'herboriste et d'ethnobotaniste, projet qui a pris une dimension professionnelle avec la création du Jardin Alchimique en 2017. Ce dernier propose une gamme de produits naturels, cosmétiques, alcoolatures et tisanes. Je m'occupe également d'une roseraie où je cultive, cueille et transforme diverses variétés de roses anciennes. Depuis plus de quinze ans, je m'adonne également à la création textile et à la teinture végétale, tissant ainsi un lien entre mes passions et mon quotidien.

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