Le Gypsy Duende est une branche de l'école Danza Duende, à l'origine fondée par Yumma Mudra, danseuse franco-hongroise, soliste à 12 ans des Ballets russes Irina Grjebina. Carolina Fonseca, élève depuis la création de l'école et aujourd'hui professeure, en est aujourd'hui directrice.
Pour comprendre le Gypsy Duende, la compréhension de la Danza Duende s'impose.
Qu'est-ce que la Danza Duende ?
Danzaduende est une approche qui transcende la simple pratique de la danse, la transformant en un champ d’investigation profonde, où l’interaction humaine et la créativité deviennent des outils pour éveiller la sagesse et l’authenticité. C'est à la fois un art et une pratique de vie, où le corps, l'esprit et l'âme se réunissent en synergie dans l'acte créatif.
La Danza Duende peut se définir selon ses trois définitions :
1. L'art de créer des champs de sagesse avec des interactions humaines dans l'acte de danse.
Ici, la danse n’est pas seulement un mouvement physique, mais un moyen de connexion profonde entre les gens. L’interaction dans le moment présent crée un espace collectif d’apprentissage, de présence et de transformation, où les présences en synergie interagissent et génèrent quelque chose de plus grand que la somme des parties.
2. Manifestation créative de performances spécifiques à la formation scolaire
Lors de la formation, des performances symboliques et originales sont créées, faisant ressortir la singularité de chaque participant. Ces performances sont chargées de sens, servant d’expressions authentiques de l’âme et de reflets d’une sagesse collective qui émerge du groupe.
3. Synergie des présences et manifestation symbolique
La force de Danzaduende réside dans la synergie, dans l’union harmonieuse des présences dans l’espace créatif. Chaque mouvement, chaque geste, devient un symbole, une manifestation unique de l’essence de la personne qui danse. C'est un langage qui va au-delà du verbal, touchant l'invisible et l'inexplicable. Essentiellement, Danzaduende est l’art d’utiliser la danse comme un portail pour accéder et manifester la sagesse collective, l’authenticité et la transformation personnelle, où le corps devient le véhicule d’une création vivante et spirituelle.
Retrouvez également une explication de la Danza Duende via ce lien
Le Duende dans l'approche du Gypsy Duende et des danses tziganes nous parle d'improvisation et de rythme. De simplicité et d'action.
Le GYPSY DUENDE, est né d’une étude au sujet de l’essence des danses tziganes et du meilleur moyen de transmettre et d’enseigner un art qui exige une implication totale, en dansant principalement avec le cœur et pas seulement avec le corps, et en essayant de préserver dans son enseignement sa nature libre et sauvage. Cette investigation a conduit naturellement à la réflexion sur l’authenticité de l’expression et à la conclusion qu’une personne ne devient pas authentique mais s’autorise à être authentique.
Il s’agit d’une méthode d’enseignement de la danse dans laquelle la forme, ou la technique si l’on préfère, est surtout utilisée comme instrument et non comme fin en soi. Un instrument pour retourner à la fraîcheur et la sincérité du geste, tout comme peuvent les manifester un enfant ou une personne âgée quand ils dansent, cultivant la sensibilité, l’improvisation et le sens de l’humour.
En plus de la posture, des rythmes, de la technique et de la rapidité, nous travaillons profondément l’expression et l’interprétation de pas, séquences et mouvements de groupes, en utilisant des accessoires (châles, jupes…).
Nous cherchons comment construire une danse qui nait du désespoir en la transformant en une offrande généreuse de joie et en célébration du moment, grâce à la magie du Duende. Un voyage à travers le monde, le temps, soi-même, unissant le corps et l’âme.
Sur la route des danses tziganes
L’histoire de la danse et de la musique le long de la Route de la Soie est l’une des plus riches et des plus fascinantes de l’humanité. Cet ancien couloir culturel et commercial, qui reliait l’Orient à l’Occident, est devenu un canal d’échange d’idées, de spiritualité et d’expressions artistiques. Au cœur de cet itinéraire, notamment dans le nord de l'Inde, au Pakistan et dans les régions adjacentes, on retrouve des danses profondément liées aux traditions des peuples nomades et des tribus ancestrales comme les kalbeli, donc les expressions artistiques sont marquées par des histoires de survie, d’identité et de connexion spirituelle.
Les Kalbeliya : danse, identité et origine culturelle.
La tribu Kalbeliya, située principalement dans l’État indien du Rajasthan, est une communauté traditionnellement nomade connue pour son lien profond avec la danse et la musique. À l'origine charmeurs de serpents et artisans itinérants, les Kalbeliya ont développé une forme de danse unique et exécutent des performances envoûtantes au son d'instruments tels que le poongi (flûte utilisée pour charmer les serpents), le cholak (tambour) et le khanjari (tambourin). Cette danse n'est pas seulement une forme de divertissement, mais aussi un acte de célébration de la vie, une manifestation spirituelle qui honore le lien des Kalbeliya avec la terre et ses mystères. en dialogue avec l'héritage des danses Kalbeliya et d'autres traditions de la Route de la Soie, c'est s'immerger dans un univers où l'art, la spiritualité et l'humanité convergent dans le mouvement. C'est une célébration de l'éternel voyageur en nous, qui recherche la connexion, l'authenticité et la danse comme langage universel.
Roman Havasi : L’Ame des Roms dans la culture turco-ottomane
Le Roman Havasi, traduit par « Rythmes roms » ou La « musique rom » est une forme d’expression culturelle profondément enracinée dans les communautés roms de Turquie, en particulier à Istanbul et en Thrace. Mêlant traditions tziganes et influences turco-ottomanes, cette musique et danse est marquée par son énergie captivante, son improvisation et son fort attrait émotionnel. Roman Havasi est sans aucun doute une expression vivante de la créativité et de l’esprit indomptable des Roms, portant l’héritage de siècles d’histoire dans chaque note, mesure et mouvement. La musique de Roman Havasi est basée sur des rythmes rapides et complexes, généralement en 9/8, typiques des traditions musicales de la région. Ce rythme, connu sous le nom d'aksak (« boiter »), crée une sensation de mouvement dynamique et irrégulier caractéristique du style. Les percussions jouent un rôle central, souvent menées par la darbouka, un tambour à main qui donne un rythme frénétique et vibrant. La danse Roman Havasi est une célébration de la vie et de l’esprit libre. Il se caractérise par des mouvements bien définis des hanches et des épaules, des pas agiles et beaucoup d'improvisation. Les danseurs expriment leurs émotions avec des gestes qui imitent des situations du quotidien ou symbolisent des éléments de connexion avec la nature et la communauté.
Les danses gitanes des Balkans d'Europe centrale (Roumanie, Hongrie, Russie)
L’élément commun entre les danses tsiganes de Transylvanie et des Balkans est l’improvisation, reflet de l’esprit libre des communautés tsiganes. La musique, généralement jouée en direct, guide les mouvements des danseurs, qui répondent au rythme et à l'humeur des musiciens. Des instruments tels que le violon, l’accordéon et le tambour (comme la darbouka) jouent un rôle clé dans la création d’une atmosphère qui alimente le duende. Improvisation et Expressivité L’essence de Chingerlias est la liberté d’expression. Ils ne suivent pas une structure rigide, mais évoluent à partir de l’interaction entre les danseurs, les musiciens et le public. Cette improvisation est une forme d’art à part entière, reflétant les émotions et les histoires personnelles des artistes. Mouvements dynamiques, Les Chingerlias se caractérisent par des mouvements énergiques, presque électriques, de virages rapides, de sauts et de pas forts, souvent accompagnés de piétinements rythmiques sur le sol. Les bras s'écoulent avec élégance, complétant la force des jambes. L’expression rythmique est sans aucun doute l’élément le plus important qui définit l’improvisation et l’expression de ces personnes, la passion et le dévouement, la transformation constante en liberté et en présence.
Texte écrit par Carolina Fonseca
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